
Pour une PME montréalaise, l’internationalisation n’est pas un pari sur la croissance, mais une ingénierie de la résilience logistique et financière.
- L’avantage compétitif de Montréal ne réside pas seulement dans sa géographie, mais dans son écosystème intégré qui permet de réduire les coûts logistiques de 25% face à des hubs comme Toronto.
- Le succès initial repose moins sur la vente que sur la maîtrise des formalités : des erreurs de documentation ou une mauvaise anticipation des frais cachés peuvent anéantir jusqu’à 18% de votre marge.
Recommandation : Avant de cibler un marché, auditez vos processus internes pour construire un « pare-feu douanier » et une structure de coûts transparente. C’est le véritable fondement de votre expansion.
Pour une PME montréalaise ambitieuse, le marché local, bien que dynamique, présente des limites. L’idée de conquérir les marchés américain et européen est une voie de croissance évidente, mais le chemin est semé d’embûches qui découragent les plus audacieux. On vous a probablement conseillé de « bien planifier » ou de « cibler les États-Unis », des platitudes qui masquent la complexité de la réalité. L’exportation n’est pas qu’une affaire de ventes ; c’est un défi logistique, réglementaire et financier de haute voltige. La majorité des PME échouent non pas par manque de produit, mais par manque de structure. Elles sous-estiment les formalités douanières, les coûts logistiques cachés et la complexité du financement international.
Mais si la véritable clé n’était pas de chercher des opportunités à tout prix, mais plutôt de maîtriser méthodiquement les risques ? L’approche d’un directeur export expérimenté n’est pas celle d’un vendeur, mais celle d’un architecte. Il ne construit pas une force de vente, mais une chaîne logistique résiliente et une structure financière à l’épreuve des imprévus. Montréal, avec son port stratégique et son écosystème de soutien, n’est pas juste un point de départ, c’est un atout majeur dans cette architecture. C’est cet angle que nous allons adopter : non pas « comment vendre plus », mais « comment construire une machine d’exportation robuste et rentable depuis Montréal ».
Cet article est votre plan directeur. Nous allons déconstruire, étape par étape, les piliers d’une stratégie d’exportation réussie. De la sélection intelligente des marchés à la sécurisation de votre financement, en passant par la neutralisation des pièges douaniers et la chasse aux coûts invisibles, vous découvrirez comment transformer l’incertitude en un avantage compétitif structuré.
Pour naviguer efficacement à travers ces étapes stratégiques, le sommaire ci-dessous vous guidera vers les informations clés nécessaires à la construction de votre plan d’expansion internationale depuis Montréal.
Sommaire : Bâtir votre stratégie d’exportation depuis la plaque tournante de Montréal
- Quels pays cibler en priorité quand on exporte depuis Montréal dans le secteur technologique ?
- Pourquoi exporter depuis Montréal peut réduire vos coûts logistiques de 25% versus Toronto ?
- Les 4 erreurs de documentation qui font bloquer 60% des premières expéditions à la douane
- Comment obtenir entre 50 000 et 500 000 $CAD pour financer vos premières exportations ?
- Comment identifier et signer 5 distributeurs solides dans 5 pays différents en 18 mois ?
- Pourquoi votre conteneur de 40 000 $CAD peut rester bloqué 6 mois à la douane canadienne ?
- Pourquoi votre e-commerce perd 18% de marge à cause de frais logistiques que vous ne tracez pas ?
- Comment identifier et importer un produit étranger à fort potentiel qui générera 100 000 $CAD de CA la première année ?
Quels pays cibler en priorité quand on exporte depuis Montréal dans le secteur technologique ?
La sélection de vos premiers marchés d’exportation est une décision stratégique qui ne doit pas reposer sur l’intuition. Pour une entreprise technologique montréalaise, la proximité des États-Unis est une évidence, mais souvent un piège de complexité réglementaire pour un premier pas. Une approche plus méthodique consiste à superposer les avantages commerciaux du Canada avec la demande technologique mondiale. Les accords de libre-échange comme l’AECG (avec l’Union européenne) et le PTPGP (pour l’Asie-Pacifique) sont vos accélérateurs. Ils ne réduisent pas seulement les tarifs, mais simplifient aussi les normes et la reconnaissance des certifications, un point crucial dans la tech.
Plutôt que de viser les plus grands marchés, concentrez-vous sur les « champions de niche » : des pays avec une forte demande pour votre technologie spécifique et une barrière à l’entrée réduite par ces accords. Pensez à l’Allemagne pour la machinerie intelligente, à la France pour la Fintech, ou encore au Japon et à la Corée du Sud pour les technologies de pointe, des marchés où le « Made in Canada » est un gage de qualité. L’analyse ne s’arrête pas là. Il faut évaluer la compatibilité culturelle et la maturité du marché local. Un produit trop innovant pour un marché non préparé est voué à l’échec, même sans barrières douanières.
L’écosystème québécois est conçu pour vous aider dans cette démarche. Des organismes comme Carrefour Québec International (CQI) ou Investissement Québec International offrent des études de marché et un accès aux délégations du Québec à l’étranger. Ces dernières sont une ressource inestimable pour valider le potentiel de votre produit sur le terrain et obtenir des renseignements que vous ne trouverez jamais en ligne. Elles peuvent confirmer si la demande est réelle et vous orienter vers les bons premiers contacts. La stratégie n’est donc pas de viser large, mais de viser juste, en s’appuyant sur les leviers existants pour maximiser vos chances de succès initial.
En somme, le choix de vos premiers pays cibles doit être le fruit d’une analyse rigoureuse combinant avantages structurels (accords commerciaux), demande spécifique (votre niche technologique) et validation terrain (via les réseaux québécois).
Pourquoi exporter depuis Montréal peut réduire vos coûts logistiques de 25% versus Toronto ?
L’idée que Montréal est une porte d’entrée stratégique vers l’Europe et la côte Est américaine n’est pas un simple argument marketing ; c’est une réalité économique mesurable. L’avantage concurrentiel sur des hubs comme Toronto repose sur un concept clé : l’ingénierie logistique intégrée. Là où Toronto dépend majoritairement du transport routier et d’un accès portuaire indirect (via Montréal ou Halifax), la métropole québécoise offre un écosystème où le port, le rail et les entrepôts sont physiquement et opérationnellement connectés. Le Port de Montréal, qui manutentionne un volume stable de marchandises, a traité plus de 35,26 millions de tonnes en 2024, démontrant sa capacité et sa fiabilité.
Cette intégration se traduit par une réduction drastique des coûts de rupture de charge et des délais de transbordement. Un conteneur arrivant au Port de Montréal peut être directement chargé sur un train du CN ou du CP grâce aux 100 km de voies ferrées sur le site portuaire, ou acheminé vers un entrepôt adjacent pour consolidation. À Toronto, ce même conteneur aurait nécessité un transit supplémentaire par camion ou train, ajoutant des coûts et des points de friction. Cette optimisation est le cœur de l’avantage montréalais.
Pour mieux visualiser cet avantage structurel, analysons les différences clés entre les deux métropoles.
Le tableau suivant met en lumière les avantages concrets de l’infrastructure montréalaise, s’appuyant sur des données d’experts en logistique import-export.
| Critère | Montréal | Toronto |
|---|---|---|
| Proximité des terminaux portuaires | 26 km de berges directement accessibles | Nécessite transit via Halifax ou Montréal |
| Services disponibles | Entrepôts stratégiquement situés aux terminaux | Entrepôts éloignés des ports |
| Accès ferroviaire | 100 km de voies ferrées intégrées | Transit ferroviaire indirect |
L’image ci-dessous illustre l’efficacité d’un entrepôt moderne tel que ceux que l’on trouve dans l’écosystème montréalais, optimisé pour la gestion des flux d’exportation.

Ce schéma logistique intégré non seulement réduit les coûts directs, mais augmente aussi la prévisibilité de votre chaîne d’approvisionnement. Pour une PME, savoir précisément quand une marchandise sera prête à l’expédition est un avantage stratégique qui permet de mieux gérer sa trésorerie et de respecter ses engagements auprès de ses clients internationaux.
En choisissant Montréal, vous n’optez pas seulement pour un lieu, mais pour un système logistique conçu pour l’efficacité, transformant un centre de coûts en un véritable avantage concurrentiel.
Les 4 erreurs de documentation qui font bloquer 60% des premières expéditions à la douane
La première expédition est un moment de vérité. Malheureusement, pour de nombreuses PME, elle se transforme en cauchemar à cause d’erreurs de documentation qui semblent triviales mais ont des conséquences paralysantes. La douane ne pardonne pas l’approximation. Un conteneur bloqué, c’est de la trésorerie immobilisée, des pénalités et, pire encore, une crédibilité entachée auprès de votre nouveau client. Le succès de votre exportation repose sur la construction d’un « pare-feu douanier » : un processus de vérification documentaire systématique et rigoureux avant même que la marchandise ne quitte votre entrepôt.
Les erreurs les plus fréquentes sont souvent les mêmes. Premièrement, l’absence ou l’erreur dans le numéro d’entreprise avec compte d’import-export, délivré par l’Agence du revenu du Canada (ARC). Sans ce sésame, votre expédition est non identifiable par le système. Deuxièmement, une facture de douane canadienne ou commerciale mal remplie. La description des marchandises doit être précise (pas de « pièces détachées », mais « roulements à billes en acier inoxydable modèle X »), et la valeur déclarée doit correspondre à la transaction réelle pour éviter des soupçons de sous-évaluation. Troisièmement, ignorer les exigences spécifiques à votre produit. Les produits alimentaires, par exemple, sont soumis au Règlement sur la salubrité des aliments au Canada (RSAC), qui impose des contrôles préventifs et une traçabilité stricte.
Enfin, la quatrième erreur est de ne pas vérifier si vos produits sont soumis à des permis d’autres ministères, comme les espèces protégées par la CITES qui nécessitent une autorisation spécifique. Chaque oubli peut entraîner des semaines, voire des mois de retard. La prévention passe par une checklist rigoureuse, appliquée à chaque envoi sans exception.
Votre plan d’action pour un dédouanement sans faille
- Points de contact administratifs : Obtenez et vérifiez la validité de votre numéro d’entreprise avec compte d’importation/exportation auprès de l’ARC.
- Collecte des documents : Préparez une facture de douane canadienne complète et le formulaire de codage B3, en vous assurant que chaque champ est correctement rempli.
- Conformité réglementaire : Confrontez la nature de vos produits (alimentaires, santé, technologiques) aux exigences spécifiques d’autres ministères fédéraux pour identifier les permis ou certificats additionnels requis.
- Vérification des restrictions : Repérez si vos marchandises (ou un de leurs composants) appartiennent à des catégories réglementées comme la CITES, nécessitant un permis distinct.
- Plan d’intégration des processus : Mettez en place une procédure de double vérification interne avant chaque expédition pour garantir que tous les documents sont présents et corrects.
Le diable est dans les détails. Investir du temps dans la mise en place de ce « pare-feu douanier » n’est pas une perte de temps administratif ; c’est l’assurance la plus rentable que vous puissiez souscrire pour votre activité d’exportation.
Comment obtenir entre 50 000 et 500 000 $CAD pour financer vos premières exportations ?
L’expansion internationale a un coût : développement de marchés, participation à des foires commerciales, adaptation de produits, certifications… Le besoin de liquidités est immédiat, alors que le retour sur investissement est à moyen terme. Pour une PME, combler ce fossé financier est le principal obstacle. Heureusement, l’écosystème canadien et québécois a mis en place des leviers spécifiquement conçus pour transformer ce besoin en capital de croissance international. Le programme le plus connu est sans doute CanExport PME, qui offre une aide financière pour couvrir jusqu’à 50% des dépenses admissibles liées à l’exportation.
Cependant, obtenir ce financement n’est pas une formalité. C’est un processus compétitif. Le succès repose sur une préparation méticuleuse et une compréhension des critères de sélection. Selon les données du gouvernement, la compétition est rude : sur les 4 406 demandes reçues pour l’exercice 2024-2025, seulement environ 36% d’entre elles ont été approuvées. Cela signifie que près de deux entreprises sur trois voient leur demande rejetée. Les raisons ? Un projet mal défini, des dépenses non admissibles, ou tout simplement un dépôt de dossier trop tardif.
Pour maximiser vos chances, votre dossier doit être impeccable. Il vous faut une entreprise constituée en société, avec un numéro d’entreprise de l’ARC, un plan d’exportation solide et un projet dont les coûts totaux se situent entre 20 000 $ et 100 000 $. La clé est l’anticipation. Comme le souligne Carrefour Québec International, un acteur clé dans l’accompagnement des PME, il faut « travailler d’arrache-pied pour aider les entreprises à déposer leurs demandes à temps » lors de l’ouverture du programme. Le principe du « premier arrivé, premier servi » est souvent de mise. Votre plan d’exportation doit être prêt des mois à l’avance, car la fenêtre de dépôt est courte et le budget, limité.
Au-delà de CanExport, d’autres options existent. Exportation et développement Canada (EDC) offre des garanties de prêt et des assurances qui peuvent faciliter l’obtention de financement auprès de votre institution financière traditionnelle. Investissement Québec propose également des prêts et des garanties pour soutenir les projets d’internationalisation. L’approche stratégique consiste à combiner ces outils : utiliser CanExport pour les coûts de développement de marché, et s’appuyer sur EDC ou IQ pour sécuriser les liquidités nécessaires à la production et à l’exécution des premières commandes.
Le financement de votre expansion n’est pas une simple recherche de subventions ; c’est la construction d’un montage financier intelligent qui aligne les ressources disponibles avec les différentes phases de votre projet d’exportation.
Comment identifier et signer 5 distributeurs solides dans 5 pays différents en 18 mois ?
Trouver un distributeur est facile. Trouver un bon distributeur, c’est-à-dire un véritable partenaire de croissance, est un art. Pour une PME, un mauvais choix de distributeur peut être fatal : image de marque dégradée, ventes stagnantes et un marché « grillé » pour des années. L’objectif n’est pas de signer des contrats à la volée, mais de construire un réseau de confiance actif, brique par brique. Un plan sur 18 mois pour sécuriser 5 partenaires solides dans 5 pays est ambitieux mais réalisable, à condition d’adopter une méthode de qualification rigoureuse.
La première étape est le sourcing. Oubliez les listes achetées sur internet. Votre sourcing doit provenir de sources qualifiées. Le réseau des délégués commerciaux du Canada à l’étranger est votre meilleur allié. Ils peuvent non seulement vous fournir des listes de distributeurs potentiels, mais aussi effectuer des vérifications de réputation discrètes. En parallèle, l’écosystème québécois offre des ressources précieuses. En 2023, le réseau d’organismes de promotion des exportations (ORPEX), piloté par Commerce international Québec, a accompagné plus de 2 500 entreprises avec un taux de satisfaction de 85%. Leur connaissance du terrain est inestimable.
Une fois une liste de candidats établie, la phase de qualification commence. Ne vous fiez pas à leur discours. Analysez leur portefeuille de produits : sont-ils complémentaires ou concurrents du vôtre ? Évaluez leur force de vente et leur couverture géographique. Demandez des références… et appelez-les ! Un bon distributeur doit avoir une santé financière solide, une connaissance approfondie du marché local et, surtout, un réel enthousiasme pour votre produit. La signature d’un contrat n’est que le début d’une relation qui exige confiance et engagement mutuel.

Pour accélérer le processus, exploitez les réseaux parallèles. Les chambres de commerce bilatérales, comme la CCIFC (Chambre de Commerce et d’Industrie Française au Canada), sont des plateformes de réseautage exceptionnelles. S’appuyer sur l’expérience d’autres exportateurs québécois non concurrents est également une source d’information précieuse. Ils pourront vous recommander des partenaires fiables ou vous mettre en garde contre certains acteurs du marché. La construction de votre réseau de distribution est un marathon, pas un sprint.
Chaque signature doit être perçue non comme une fin en soi, mais comme le début d’un partenariat stratégique où des objectifs de performance clairs et des canaux de communication ouverts sont établis dès le premier jour.
Pourquoi votre conteneur de 40 000 $CAD peut rester bloqué 6 mois à la douane canadienne ?
Si exporter présente des défis documentaires, importer au Canada peut se transformer en un véritable casse-tête logistique et financier si les règles ne sont pas scrupuleusement respectées. Un conteneur bloqué à la douane, que ce soit à l’arrivée au Port de Montréal ou à un autre point d’entrée, n’est jamais un accident. C’est toujours le résultat d’une non-conformité. Les raisons peuvent être multiples : une déclaration de valeur incorrecte, une classification tarifaire erronée, l’absence de permis spécifiques, ou encore des informations incomplètes transmises via le système de Manifeste électronique (eManifest) de l’ASFC.
L’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) opère sur un principe de risque. Toute anomalie dans les données préalables à l’arrivée peut déclencher une inspection approfondie. Un simple doute sur la provenance ou la composition d’un produit peut entraîner la mise en quarantaine du conteneur entier, le temps de procéder à des analyses. Pendant ce temps, les frais de surestarie (frais de stationnement du conteneur) s’accumulent, pouvant atteindre des centaines de dollars par jour. Pour un conteneur d’une valeur de 40 000 $, ces frais peuvent rapidement éroder toute la marge bénéficiaire, voire dépasser la valeur de la marchandise elle-même. En 2024, alors que près de la moitié du trafic du Port de Montréal était destinée à l’exportation, l’autre moitié concernait des importations qui doivent toutes se conformer à ces règles strictes. En effet, 46% du trafic de marchandises du port était destiné à l’exportation, soulignant le volume massif d’importations qui doivent être traitées.
Comprendre les seuils est également crucial. Une marchandise importée d’un pays autre que les États-Unis ou le Mexique d’une valeur supérieure à 20 $ CA est soumise à des droits et taxes. Pour les importations en provenance des États-Unis et du Mexique (dans le cadre de l’ACEUM), ce seuil est plus élevé. Une erreur de déclaration sur ces valeurs peut être interprétée comme une tentative de fraude et entraîner des pénalités sévères en plus du blocage. L’utilisation d’un courtier en douane fiable est fortement recommandée, mais la responsabilité finale incombe toujours à l’importateur. Vous devez vous assurer que votre fournisseur à l’étranger fournit des documents commerciaux parfaits.
En définitive, la prévention est la seule stratégie viable : une documentation parfaite, une communication transparente avec votre fournisseur et votre courtier, et une connaissance approfondie des réglementations applicables à vos produits.
À retenir
- L’avantage de Montréal repose sur son écosystème logistique intégré (port, rail, entrepôts), qui réduit les points de friction et les coûts par rapport à d’autres hubs.
- Le succès à l’export est conditionné par la maîtrise des formalités en amont : la construction d’un « pare-feu douanier » et l’anticipation des demandes de financement sont plus critiques que la recherche de clients.
- La diversification des marchés doit être stratégique, en s’appuyant sur les accords commerciaux (AECG, PTPGP) et les réseaux de soutien québécois pour viser des niches rentables plutôt que des marchés de masse.
Pourquoi votre e-commerce perd 18% de marge à cause de frais logistiques que vous ne tracez pas ?
Pour un e-commerçant qui se lance à l’international, la marge brute affichée sur le papier est souvent une illusion. La réalité est grignotée par une série de coûts logistiques cachés, que j’appelle la « marge furtive ». Ces frais, s’ils ne sont pas activement tracés et maîtrisés, peuvent facilement représenter jusqu’à 18% de perte sur votre marge initialement calculée, transformant une opération perçue comme rentable en une perte nette. Le problème est que ces coûts sont rarement présentés de manière transparente par les transporteurs et n’apparaissent qu’a posteriori sur les factures.
Le premier coupable est le poids volumétrique. Les transporteurs facturent au plus élevé entre le poids réel de votre colis et son poids volumétrique (l’espace qu’il occupe). Un emballage non optimisé, avec trop de vide, peut faire exploser vos frais d’expédition de 5 à 8%. Le deuxième poste de coût majeur concerne les retours internationaux. Gérer un retour depuis l’Europe ou l’Asie est complexe et coûteux. Entre les frais de transport retour, les droits de douane à récupérer (un processus ardu) et la potentielle perte de la marchandise, chaque retour peut anéantir la marge de plusieurs ventes réussies. Enfin, les frais de débours du transporteur, ces frais administratifs que le transporteur vous facture pour avoir avancé les droits de douane en votre nom, ajoutent discrètement 2 à 3% à la facture finale.
La solution passe par une optimisation obsessionnelle et une négociation avisée. Des solutions d’entreposage spécialisées à Montréal, comme celles proposées par des experts comme Export Depot, permettent de consolider les envois et d’utiliser des méthodologies d’emballage éprouvées pour réduire la taille, et donc les coûts. L’analyse des coûts cachés est la première étape pour les neutraliser.
Le tableau suivant, basé sur l’analyse de milliers d’expéditions e-commerce, décompose ces coûts furtifs et propose des pistes de solutions concrètes.
| Type de frais | Impact sur la marge | Solution |
|---|---|---|
| Frais de débours transporteur | 2-3% supplémentaires | Négocier des tarifs DDP inclusifs |
| Poids volumétrique | 5-8% selon packaging | Optimiser les dimensions d’emballage |
| Retours internationaux | 8-10% sur volume retourné | Politique de retour locale |
En traquant activement ces coûts et en mettant en place des stratégies pour les mitiger, comme l’optimisation des emballages ou la mise en place de points de retour locaux sur vos marchés clés, vous transformez cette « marge furtive » en profit net et tangible pour votre entreprise.
Comment identifier et importer un produit étranger à fort potentiel qui générera 100 000 $CAD de CA la première année ?
La maîtrise de la logistique ne sert pas qu’à exporter ; elle ouvre la porte à une stratégie de croissance inverse tout aussi puissante : l’importation de produits innovants pour les distribuer sur le marché nord-américain. Pour une PME montréalaise, cette diversification peut représenter un levier de revenus significatif. La clé du succès n’est pas de trouver « un produit », mais d’identifier une synergie entre une innovation étrangère, un besoin non satisfait sur le marché local, et une voie d’importation facilitée. C’est ici que les accords commerciaux comme l’AECG (CETA) jouent un rôle de catalyseur. Cet accord a éliminé la quasi-totalité des droits de douane entre le Canada et l’Union européenne, rendant les produits européens hautement compétitifs.
La recherche doit être ciblée. Participez à des salons professionnels spécialisés en Europe, non pas en tant qu’exposant, mais en tant que visiteur-dénicheur. Cherchez les PME innovantes qui n’ont pas encore de distributeur en Amérique du Nord. L’opportunité réside souvent dans des produits de niche à forte valeur ajoutée : technologies vertes, produits alimentaires bio spécifiques, équipements de santé spécialisés… Le potentiel est immense, comme le souligne une analyse d’Exportation et développement Canada (EDC) sur l’impact de l’AECG.
Une fois le produit identifié, l’infrastructure de Montréal devient votre atout maître. Le Port de Montréal, avec ses projets d’expansion comme le terminal de Contrecœur qui ajoutera une capacité de 1,15 million d’EVP, est prêt à accueillir ces nouveaux flux. Votre expertise acquise en exportation vous servira à naviguer les complexités de l’importation, à choisir le bon courtier en douane et à mettre en place une logistique de distribution efficace vers le reste du Canada et les États-Unis. Un produit européen importé sans droits de douane au Canada peut ainsi être réexporté vers le marché américain, faisant de votre PME un véritable hub commercial transatlantique.
L’objectif de 100 000 $ CA de chiffre d’affaires la première année est réaliste si vous sécurisez un contrat d’exclusivité de distribution pour le Canada et si le produit répond à un besoin clair. La première commande doit être suffisamment importante pour bénéficier de coûts logistiques optimisés, mais assez mesurée pour limiter le risque financier. C’est un équilibre délicat qui demande une analyse de marché approfondie avant de s’engager.
Pour mettre en place une stratégie aussi complète, l’étape suivante consiste à réaliser un diagnostic précis de votre potentiel d’exportation et d’importation. Évaluez dès maintenant vos capacités et identifiez les leviers financiers et logistiques les plus adaptés à vos ambitions de croissance internationale.
Questions fréquentes sur l’import-export depuis Montréal
Quels sont les seuils douaniers pour l’importation au Canada?
Pour les marchandises importées d’un pays autre que les États-Unis et le Mexique, la franchise s’applique jusqu’à 20 $ CA ; au-delà, des droits et taxes s’appliquent. Pour les marchandises en provenance des États-Unis et du Mexique, la franchise de droits s’étend jusqu’à 150 $ CA, mais des taxes peuvent s’appliquer sur les valeurs entre 40 $ et 150 $ CA.
Comment utiliser le système eManifest?
Le Manifeste électronique (eManifest) est un système de l’ASFC qui permet aux transporteurs et transitaires de transmettre les informations commerciales préalables à l’arrivée par voie électronique. Cela permet d’accélérer le traitement à la frontière. Pour les détails techniques sur son utilisation, il est recommandé de consulter directement le site de l’ASFC.
Quel est le taux de droit de douane moyen?
Le taux de droit de douane moyen au Canada est d’environ 5%. Cependant, ce taux peut varier considérablement en fonction de la nature du produit et de son pays d’origine, notamment grâce aux accords de libre-échange qui peuvent réduire ce taux à zéro.