Publié le 18 mai 2024

La clé pour faire croître votre capital n’est pas de choisir une banque, mais de bâtir un écosystème patrimonial souverain qui minimise les frais et maximise les opportunités réelles à Montréal.

  • Les fonds communs des grandes banques peuvent vous coûter plus de 35 000 $ en frais sur 10 ans par rapport aux FNB.
  • La vraie diversification va au-delà des actions : l’immobilier et l’art émergent montréalais sont des vecteurs de croissance accessibles.

Recommandation : Auditez vos frais de gestion actuels et commencez à explorer une structure hybride : votre banque pour les services, un courtier en ligne pour les investissements.

Vous avez travaillé fort, mis de l’argent de côté et vous vous retrouvez aujourd’hui avec un capital significatif, disons 250 000 $. La question devient alors pressante : comment faire fructifier cette somme intelligemment à Montréal pour les 15 prochaines années ? Le réflexe premier est souvent de se tourner vers son conseiller dans une grande institution financière. C’est une démarche logique, mais qui occulte une réalité complexe. La plupart des conseils se limitent à des produits « maison », souvent des fonds communs de placement aux frais élevés, sans explorer les avenues plus créatrices de valeur qu’offre l’écosystème montréalais.

Le débat habituel oppose les banques traditionnelles aux plateformes de courtage en ligne, ou vante la diversification sans donner de clés concrètes. Mais si la véritable stratégie n’était pas de choisir un camp, mais de les utiliser tous de manière chirurgicale ? L’approche que nous allons détailler ici est celle d’un architecte de patrimoine. Il s’agit de construire votre propre écosystème patrimonial souverain. Cela signifie utiliser les grandes banques pour leur solidité et leurs services essentiels (prêts, services privés), tout en reprenant le contrôle sur vos investissements pour minimiser les frais et en osant vous tourner vers des actifs tangibles et locaux, comme l’immobilier de quartier et le marché de l’art émergent.

Cet article vous guidera à travers cette stratégie. Nous analyserons d’abord le paysage bancaire montréalais, puis nous quantifierons l’impact caché des frais. Ensuite, nous vous donnerons les outils pour évaluer votre conseiller et accéder aux meilleurs services. Enfin, nous élargirons l’horizon vers des investissements concrets et profitables, propres à notre métropole québécoise.

Desjardins, Banque Nationale ou RBC : quelle institution choisir pour gérer un portefeuille de 500 000 $CAD ?

Le choix d’une institution financière pour gérer un patrimoine substantiel ne doit pas se limiter à la proximité de la succursale. Pour un professionnel montréalais, il s’agit de sélectionner un partenaire pour sa philosophie de gestion, son expertise locale et sa structure de services privés. Chacune des grandes institutions québécoises et canadiennes présente des forces distinctes. Desjardins, avec son modèle coopératif, séduit par son ancrage communautaire et son offre de fonds axés sur le développement durable, comme la gamme SociéTerre. La Banque Nationale, via sa filiale Gestion Privée 1859, mise sur une expertise québécoise pointue, offrant un accès privilégié à des analyses sur les PME locales, un avantage non négligeable pour un investisseur désirant comprendre le tissu économique provincial. De son côté, RBC Dominion offre une perspective pancanadienne et un réseau international robuste, idéal pour ceux dont le patrimoine ou les ambitions dépassent les frontières du Québec.

Le seuil d’entrée pour ces services de gestion privée est souvent plus flexible qu’il n’y paraît. Bien que Gestion Privée 1859 affiche un seuil officiel de 500 000 $, Desjardins et RBC sont accessibles dès 250 000 $ d’actifs investissables. Cette sélection est la première brique de votre écosystème patrimonial : il s’agit de choisir l’infrastructure, pas nécessairement le gestionnaire de chaque dollar. D’ailleurs, le Service des études financières de la Financière Banque Nationale est souvent cité par les experts comme l’un des meilleurs au Canada pour sa vigie économique et sociopolitique, une ressource précieuse même si vos actifs sont gérés ailleurs.

Le tableau suivant synthétise les offres pour vous aider à y voir plus clair.

Comparaison des services de gestion privée des grandes banques montréalaises
Institution Service de gestion privée Seuil d’entrée Frais de gestion moyens Particularités
Desjardins Valeurs Mobilières Desjardins 250 000 $ 1,5% – 2% Approche coopérative, fonds SociéTerre ESG
Banque Nationale Gestion Privée 1859 500 000 $ 1,25% – 1,75% Expertise québécoise, accès analyses PME locales
RBC RBC Dominion 250 000 $ 1,5% – 2,25% Approche pancanadienne, réseau international

Pourquoi votre conseiller bancaire vous fait perdre 35 000 $CAD sur 10 ans avec ses fonds communs ?

La conversation la plus importante que vous devriez avoir sur vos placements ne concerne pas le rendement passé, mais les frais futurs. Le plus grand obstacle à la croissance de votre capital sur le long terme est souvent invisible : le Ratio des Frais de Gestion (RFG). La majorité des fonds communs de placement activement gérés, proposés par les grandes banques, prélèvent des frais qui semblent minimes en apparence, mais qui ont un effet dévastateur sur 15 ans. Le calcul est simple : un fonds commun d’actions canadiennes standard facture environ 2% de RFG. Sur un capital de 250 000 $, cela représente 5 000 $ par an, que le marché monte ou descende.

Or, il existe une alternative beaucoup plus efficace : les Fonds Négociés en Bourse (FNB), qui répliquent simplement un indice boursier. Selon une analyse approfondie du marché canadien, le RFG moyen des fonds en actions canadiennes est d’environ 2 %, contre 0,54 % pour les FNB. Certains FNB indiciels majeurs affichent même des frais inférieurs à 0,10 %. La différence de 1,5% par an peut sembler abstraite. Sur un portefeuille de 250 000 $, cela représente 3 750 $ de pertes la première année. Sur 10 ans, avec l’effet des rendements composés, ce « coût d’opportunité du conseil » peut facilement dépasser 35 000 $ à 45 000 $. C’est l’équivalent d’un acompte pour un condo ou du financement des études universitaires d’un enfant qui s’évapore en frais.

L’illustration ci-dessous montre l’érosion du capital due aux frais élevés (le bocal de gauche) par rapport à une approche à faibles frais (le bocal de droite) sur une longue période.

Visualisation graphique comparative des frais d'investissement sur 15 ans, montrant deux bocaux de monnaie, l'un presque vide et l'autre plein.

La conclusion est sans appel : payer pour une gestion « active » qui, dans la majorité des cas, ne surpasse pas son indice de référence est une ponction directe sur votre patrimoine futur. La première étape vers un écosystème souverain est donc de reprendre le contrôle de cette variable cruciale.

Les 4 signaux qui révèlent que votre conseiller bancaire vous vend un produit inadapté à vos besoins

Identifier un conseil financier sous-optimal n’est pas toujours aisé, car il est souvent enrobé dans un discours rassurant. Cependant, certains signaux d’alarme ne trompent pas et doivent vous inciter à poser des questions plus pointues. Être un investisseur averti ne signifie pas tout savoir, mais savoir quoi demander. Voici quatre indicateurs clés qu’un produit n’est peut-être pas dans votre meilleur intérêt, mais plutôt dans celui de l’institution.

  1. L’obsession pour la « gestion active » sans preuve de performance : Votre conseiller vante les mérites de ses gestionnaires « étoiles » ? Demandez les chiffres. Une étude percutante le confirme : plus de 85% des fonds axés sur les actions canadiennes ont sous-performé leur indice de référence au premier semestre 2024 selon le rapport SPIVA de S&P Global. Si votre fonds performe moins bien que l’indice tout en coûtant 2%, vous payez cher pour de la sous-performance.
  2. Le manque de transparence sur les frais totaux : Si la discussion sur les frais est évasive ou se concentre uniquement sur les frais de transaction, c’est un mauvais signe. Le vrai coût est le RFG (Ratio des Frais de Gestion). Un bon conseiller doit pouvoir vous le présenter clairement et le comparer à des alternatives à bas coûts comme les FNB.
  3. Des produits exclusivement « maison » : Si toutes les solutions proposées proviennent de la même banque (fonds, CPG, etc.), il y a un conflit d’intérêts potentiel. Un conseiller agissant en fiduciaire devrait être capable de recommander le meilleur produit sur le marché, même s’il vient d’un concurrent.
  4. L’incapacité à expliquer la stratégie sous-jacente : Au-delà du nom du fonds, votre conseiller doit pouvoir expliquer clairement la thèse d’investissement. Pourquoi ce secteur ? Quelle est l’approche (valeur, croissance) ? S’il ne peut que lire la brochure, il n’ajoute aucune valeur.

La meilleure défense est une offensive de questions précises. Un conseiller qui se dérobe ou minimise vos préoccupations révèle probablement un produit ou une approche qui ne sert pas optimalement vos intérêts.

Comment obtenir l’attention d’un conseiller privé dans une grande banque avec un patrimoine de 300 000 $CAD ?

Les services de « banque privée » ou de « gestion de patrimoine » semblent souvent réservés à des patrimoines de plusieurs millions. Pourtant, avec un capital de 300 000 $ et une bonne stratégie, il est tout à fait possible d’accéder à un niveau de service supérieur. La clé n’est pas le montant que vous avez aujourd’hui, mais le potentiel que vous représentez pour la banque. Les institutions financières recherchent des relations à long terme et à fort potentiel de croissance.

L’approche consiste à vous présenter non pas comme un simple client, mais comme un « projet patrimonial ». Pour cela, la consolidation de vos actifs est la première étape. Si votre REER est dans une banque, votre CELI dans une autre et votre hypothèque ailleurs, vous n’êtes qu’un petit client dans trois institutions différentes. En regroupant tout au même endroit, vous devenez soudainement un client bien plus significatif. Certaines banques, comme Scotiabank, ont même des offres spécifiques comme « Sélection » où les banquiers privés adoptent une approche globale, en considérant le potentiel d’emprunt à des fins de placement, ce qui peut vous rendre éligible à des services premium même en étant sous le seuil d’actifs liquides habituel.

Préparez votre rencontre. Arrivez avec un document d’une seule page qui résume non seulement vos actifs actuels (incluant la valeur de votre résidence principale) mais aussi vos projets futurs : héritage potentiel, vente d’entreprise, augmentation de revenus. Mentionnez explicitement votre « potentiel de consolidation ». Cela change la conversation : vous n’êtes plus un client de 300 000 $, mais un futur client à 1 000 000 $ ou plus. C’est ce langage que les banquiers privés comprennent.

Votre plan d’action pour accéder aux services privés

  1. Consolidez tous vos actifs dans une même institution (REER, CELI, compte courant, hypothèque) pour augmenter votre poids.
  2. Préparez un document d’une page résumant vos actifs totaux, vos dettes et vos projets financiers sur 5 ans.
  3. Demandez une introduction au service de gestion de patrimoine via votre directeur de compte commercial ou votre spécialiste hypothécaire.
  4. Mettez en avant votre « potentiel de consolidation d’actifs », incluant héritage futur, revenus professionnels croissants ou vente d’entreprise.
  5. Exprimez clairement votre besoin d’une stratégie intégrée (fiscale, successorale, investissement), justifiant l’accès à un conseiller senior.

Gestion bancaire traditionnelle ou courtier en ligne : le bon choix selon votre profil d’investisseur à Montréal ?

La question n’est plus de savoir si les courtiers en ligne sont une option viable, mais de déterminer quelle approche, ou quelle combinaison d’approches, correspond le mieux à votre profil. La croissance fulgurante des plateformes de courtage direct témoigne d’un changement de paradigme. En effet, on dénombrait 518 milliards de dollars investis dans les FNB par les Canadiens fin 2024, une tendance largement facilitée par ces plateformes. Pour un investisseur montréalais avec 250 000 $, le choix se résume à un arbitrage entre coût, temps et besoin de conseil.

L’approche traditionnelle via une banque offre une tranquillité d’esprit : la gestion est déléguée, et l’accès à un conseiller est illimité pour toutes les questions fiscales ou successorales. Le prix de cette tranquillité est élevé, avec des frais annuels pouvant atteindre 2% (soit 5 000 $ sur 250 000 $). À l’opposé, le courtage en ligne (via des plateformes comme Disnat, BNCD ou Questrade) vous donne le plein contrôle pour des frais quasi nuls sur l’achat de FNB, réduisant le coût annuel à environ 0,25% (625 $). Le compromis est le temps requis (5-10h/mois pour la recherche et le suivi) et la complexité fiscale que vous devez gérer seul.

C’est ici qu’émerge une troisième voie, l’approche hybride, souvent la plus pertinente pour les professionnels occupés. Elle consiste à utiliser votre banque pour les services à valeur ajoutée (conseils fiscaux, planification successorale, prêts) tout en gérant vous-même la partie « investissement » de votre portefeuille via un compte de courtage en ligne, souvent détenu au sein de la même institution pour faciliter les transferts. Cette approche « Cœur-Satellite » permet de réduire drastiquement les frais tout en conservant un filet de sécurité professionnel. Le tableau ci-dessous illustre cet arbitrage.

Trois professionnels montréalais représentant différents profils d'investisseurs dans leurs environnements de travail.

Le choix dépend de votre personnalité : êtes-vous prêt à consacrer du temps pour économiser des milliers de dollars en frais, ou préférez-vous payer pour une tranquillité d’esprit totale ?

Analyse des coûts : Gestion traditionnelle vs Courtage en ligne pour 250 000 $
Critère Gestion traditionnelle Courtage en ligne Approche hybride
Frais annuels moyens 2% (5 000 $/an) 0,25% (625 $/an) 0,8% (2 000 $/an)
Temps requis Minimal 5-10h/mois 2-3h/mois
Accès conseils Illimité Aucun Ponctuel
Complexité fiscale Gérée À votre charge Assistance disponible

Pourquoi certaines œuvres achetées 800 $CAD se revendent 15 000 $CAD dix ans plus tard ?

L’investissement dans l’art peut sembler opaque et réservé à une élite. Pourtant, le marché de l’art émergent montréalais obéit à des mécanismes de valorisation relativement logiques. La transformation d’une œuvre de 800 $ en une pièce de 15 000 $ ne relève pas de la magie, mais d’un processus de validation par le marché. Plusieurs facteurs contribuent à la prise de valeur d’un artiste et, par conséquent, de ses œuvres.

Le premier levier est le parcours de l’artiste : une formation dans une université reconnue (UQAM, Concordia), l’obtention de bourses ou de prix (comme ceux du Conseil des Arts) et la participation à des expositions collectives créent un momentum. Le point de bascule survient souvent lorsqu’une institution ou une collection d’entreprise reconnue fait l’acquisition d’une œuvre. Ce signal est extrêmement puissant. Il agit comme un sceau de qualité qui rassure les autres collectionneurs et galeries, faisant mécaniquement grimper la cote de l’artiste. La documentation est tout aussi cruciale : un certificat d’authenticité, un historique d’expositions et des critiques de presse constituent la « provenance » de l’œuvre, son C.V. qui justifie sa valeur lors de la revente.

L’impact des collections corporatives est particulièrement significatif à Montréal, comme en témoigne cette observation du milieu :

Les collections d’entreprise des grandes banques comme BNC et RBC agissent comme des validateurs du marché de l’art. Une œuvre acquise par une collection bancaire voit généralement sa valeur augmenter de 30 à 50% dans les années suivantes, créant un effet de signal pour les autres collectionneurs.

– Observateur du marché de l’art québécois

Acheter une œuvre d’un finissant prometteur avant sa première grande exposition solo ou son acquisition par un musée, c’est donc investir juste avant que ces puissants validateurs ne fassent leur travail. C’est un pari sur le talent, mais un pari informé par des signaux de marché clairs.

Quels quartiers patrimoniaux de Montréal offrent encore un bon rapport qualité-prix en 2024 ?

L’investissement immobilier à Montréal ne se limite pas au centre-ville ou au Plateau Mont-Royal, dont les prix ont atteint des sommets. Pour un investisseur cherchant à bâtir un patrimoine tangible, l’opportunité réside dans les quartiers patrimoniaux en pleine gentrification, où la qualité de vie, l’accès aux transports et le cachet architectural offrent encore un potentiel d’appréciation. En 2024, plusieurs secteurs se distinguent par leur rapport qualité-prix attractif, combinant un cadre de vie agréable et des prix encore (relativement) accessibles.

Verdun, Villeray et le Sud-Ouest sont trois exemples parfaits. Ces quartiers, avec leurs plex typiques et leurs escaliers en fer forgé, incarnent l’âme de Montréal tout en bénéficiant de nouvelles infrastructures (stations de métro, pistes cyclables) et d’une vie de quartier dynamique (cafés, commerces de proximité). Ils attirent une population de jeunes professionnels et de familles qui recherchent un équilibre entre vie urbaine et tranquillité. Les données récentes confirment cet intérêt. Selon une analyse du marché immobilier montréalais, le prix médian pour un condo près d’une station de métro en 2024 se situe autour de 501 000 $ à Verdun, 493 937 $ à Villeray et 481 500 $ dans le Sud-Ouest. Ces prix, bien que significatifs, restent inférieurs à ceux des quartiers centraux et présentent une marge de progression intéressante à mesure que la demande continue de croître.

Architecture patrimoniale typique des plex montréalais avec escaliers extérieurs en fer forgé.

Investir dans un plex ou un condo dans ces secteurs n’est pas seulement un placement financier ; c’est acquérir une part du patrimoine bâti montréalais, un actif tangible dont la valeur est soutenue par une demande démographique forte et une offre limitée. Il s’agit d’une composante solide de l’écosystème patrimonial, moins volatile que les marchés boursiers et profondément ancrée dans la réalité locale.

À retenir

  • La plus grande menace pour votre patrimoine n’est pas un krach boursier, mais l’érosion lente et constante due aux frais de gestion élevés.
  • Votre pouvoir de négociation avec une banque dépend moins de vos actifs actuels que de votre « potentiel de consolidation » et de la clarté de votre projet patrimonial.
  • La diversification intelligente à Montréal intègre des actifs tangibles locaux (immobilier de quartier, art émergent) qui sont décorrélés des marchés financiers traditionnels.

Comment acheter de l’art montréalais émergent qui prendra de la valeur sans être expert ni fortuné ?

L’idée de commencer une collection d’art peut être intimidante, mais elle est bien plus accessible qu’il n’y paraît. Nul besoin d’être millionnaire ou historien de l’art pour faire des acquisitions judicieuses. La clé est d’appliquer une méthode rigoureuse et de se concentrer sur le segment des artistes émergents, là où le potentiel de croissance est le plus élevé. Avec un budget de 500 $ à 2 000 $ par œuvre, il est tout à fait possible d’acquérir des pièces de finissants d’écoles d’art prometteurs, juste avant que leur cote ne grimpe.

La première étape est le repérage. Suivez les expositions de fin d’année de l’UQAM et de Concordia, visitez les galeries des quartiers comme le Belgo Building, et participez à des événements comme Art Souterrain. Votre objectif est d’identifier les artistes qui commencent à faire parler d’eux. Le second critère est la validation : l’artiste a-t-il déjà reçu une bourse ? A-t-il été sélectionné pour une exposition collective dans un centre d’artistes reconnu ? Ces éléments sont des indicateurs précoces de reconnaissance institutionnelle.

Étude de cas : le modèle du fractionnement pour l’achat d’œuvres d’art

Face à des œuvres plus chères d’artistes déjà établis, des collectifs d’acheteurs se forment à Montréal. Trois ou quatre investisseurs peuvent mettre en commun 2 000 $ à 3 000 $ chacun pour acquérir une pièce significative. La propriété est définie par un contrat notarié (en tiers, en quarts), qui régit aussi les conditions d’exposition (par exemple, une rotation trimestrielle de l’œuvre chez chaque propriétaire) et les modalités de revente, incluant souvent un droit de premier refus entre les partenaires. Cette approche démocratise l’accès à des œuvres de plus grande valeur.

Enfin, pour ceux qui ont un budget plus limité ou qui souhaitent accéder à des œuvres plus cotées, le modèle du fractionnement est une stratégie intelligente. En vous associant à d’autres collectionneurs, vous pouvez acquérir collectivement des pièces hors de portée d’un acheteur seul. Cette approche collaborative est une excellente façon de diversifier son portefeuille d’art et de partager à la fois les risques et les bénéfices.

En appliquant ces méthodes, vous pouvez commencer à bâtir une collection d'art réfléchie et potentiellement très rentable.

Questions fréquentes sur la gestion de patrimoine à Montréal

Quel est le rendement NET après frais et impôts d’un produit financier?

C’est la question la plus importante. Un bon conseiller devrait pouvoir vous montrer une simulation précise qui inclut non seulement le RFG, mais aussi l’impact fiscal québécois sur votre rendement réel, vous donnant ainsi une vision claire de ce qui restera dans vos poches.

Quelle est la corrélation (R-carré) d’un fonds avec son indice de référence?

Si le R-carré d’un fonds est supérieur à 0,90 (ou 90%), cela signifie qu’il suit de très près son indice. Dans ce cas, vous payez des frais de gestion active élevés pour un fonds qui ne fait que répliquer passivement le marché, ce qu’un FNB fait pour une fraction du coût.

Recevez-vous une commission de suivi sur ce produit?

La transparence sur la rémunération du conseiller est non négociable. Demander si une commission de suivi (trailer fee) est incluse dans le produit recommandé permet de révéler les potentiels conflits d’intérêts dans ses recommandations.

Quel budget minimum pour commencer une collection d’art?

Il est possible de commencer avec un budget de 500 $ à 2 000 $ par œuvre en se concentrant sur les artistes finissants des écoles d’art. Les prix ont tendance à doubler après leur première exposition solo en galerie, offrant un bon potentiel d’entrée.

Comment évaluer le potentiel d’un artiste émergent?

Vérifiez son parcours (formation, bourses obtenues), son historique d’expositions collectives et, surtout, si ses œuvres ont déjà été acquises par des collections publiques (musées) ou corporatives. C’est un signe de validation très fort.

Quelle est l’importance du certificat d’authenticité?

Il est absolument essentiel pour toute revente future. Le certificat doit inclure le titre de l’œuvre, ses dimensions, le médium utilisé, l’année de création, la signature de l’artiste et, idéalement, une photographie de la pièce pour éviter toute ambiguïté.

Rédigé par Marie-Claude Tremblay, Marie-Claude Tremblay est architecte membre de l'Ordre des architectes du Québec depuis 14 ans, spécialisée en restauration patrimoniale et réhabilitation de bâtiments historiques montréalais. Elle détient une maîtrise en conservation du patrimoine bâti de l'Université de Montréal et dirige actuellement une agence d'architecture patrimoniale comptant 12 collaborateurs.